Encore une journée [LIBRE]

*Je sortis de notre tanière et partir hors du camp puis vers la combe.*

Je me faufilai et suivis Plume Tigrée, jusqu'à la combe sablonneuse, pour aller nous entraîner. M'étirant avec souplesse, je me glissai dans le centre du camp, et le traversai à vive allure. Puis j'arrivai et me postai en face de mon mentor, tout avec grâce et légèreté.

On va réessayer l'enchaînement d'hier mais avant tu vas faire quelque étirement afin que la douleur de n'empêche pas de faire les mouvements.
*Lui dis-je.*

J'acquiescai machinalement de la tête. Je me dressai de route ma hauteur tout en repensant au désastre de la journée précédente. Cette pensée fit aussitôt ressurgir une douleur fulgurante dans ma patte. Je serrai les mâchoires et détournai d'un coup le regard. Rien de plus qu'une saute d'humeur. J'en avais d'ailleurs beaucoup ces temps ci. Si je n'étais pas aussi maladroite, je ne serai pas là, à ne plus pouvoir rien faire sans souffrir, que cela soit mentalement, ou physiquement. J'étais assaillie de mauvaises pensées dans les deux sens. Une petite et mauvaise voix susurra à mon oreille : "Tu ne sert à rien, tu es nulle. Et c'est ta faute !" Celle-ci trottait dans ma tête, me harcelait et ne me laissait pas de répit. Ça c'était déclenché assez tôt cette matinée là, et je n'avais pas voulu en parler à Plume Tigrée. Si cette voix nasillarde voulait torturer mon esprit, grand bien lui fasse, elle me soulageait, car nous partagions les mêmes idées. Sans m'en rendre compte, elle commençait à être comme une amie. C'était bête comme une cervelle de souris, mais qu'est ce que c'était bien. De pouvoir la distinguer, entendre son avis, quelqu'il soit. Je farfouillai dans des bribes de pensées, lorsque la voix se fait de nouveau entendre, cette fois si, elle est mielleuse : "Tu n'y arrivera pas. Essaye toujours." Si Plume Tigrée l'entendait, elle me dirait que la voix me rabaissait, que je devais la bloquer. Mais pour moi, c'était une réalité, je n'avais aucune envie de l'enlever. Je fut parcourue d'un frisson, et je me rassis, comme si de rien n'était, en attendant les instructions de mon mentor.